À la retraite, le besoin de sécuriser ses ressources et de bien préparer la transmission de son patrimoine devient central. Le Plan Épargne Retraite (PER) s’impose comme une solution spécialement adaptée aux retraités. Il permet de continuer à épargner, d’optimiser sa fiscalité et de transmettre son capital dans des conditions avantageuses. Explications.
Qu’est-ce qu’un Plan Épargne Retraite (PER) ?
Préparer sa retraite est un enjeu majeur pour garantir son confort de vie après l’arrêt de l’activité professionnelle. Le Plan d’Épargne Retraite, accessible à tous, offre une solution flexible et avantageuse pour se constituer un complément de revenus, optimiser sa fiscalité et organiser la transmission de son patrimoine.
Un complément de retraite accessible à tous
Le PER est un dispositif d’épargne retraite conçu pour offrir un revenu supplémentaire au moment de la retraite. Accessible à toute personne majeure, il peut être ouvert par les indépendants, entrepreneurs ou salariés. Le
comment fonctionne le PER ?
Le Plan d’Épargne Retraite individuel est alimenté par des versements, ensuite investis sur différents supports financiers.
Sauf décision contraire, les versements sur le PER sont placés en gestion pilotée évolutive. Le gestionnaire investit votre argent sur des placements plus dynamiques quand vous êtes loin de la retraite, puis oriente progressivement votre épargne vers des supports moins risqués plus la retraite approche.
Le PER peut également recevoir des sommes issues notamment d’un transfert en provenance d’un plan d’épargne retraite collectif d’entreprise, un ancien PERP et/ou contrat retraite Madelin.
Optimiser votre retraite avec un PER pour retraité
Le PER constitue pour les retraités un outil efficace d’optimisation fiscale et patrimoniale. Il permet de continuer à déduire les versements du revenu imposable après la retraite, d’alléger l’imposition, d’optimiser la transmission de capital dans un cadre avantageux.
Il offre une grande flexibilité de gestion financière : les sommes peuvent être retirées en capital et/ou en rente afin de sécuriser ses proches et répondre aux besoins personnels.
Quels PER souscrire à la retraite ?
À la retraite, vous devrez souscrire un PER individuel. Il en existe deux types : le PER « compte-titres » et le PER « assurance ». Chaque modèle correspond à des profils comme à des besoins distincts.
PER assurance : avantages et inconvénients
Le PER assurantiel s’appuie sur le modèle de l’assurance-vie. Il permet d’investir dans des fonds en euros sécurisés (capital garanti) ou des unités de compte plus dynamiques, avec en plus des avantages fiscaux pour la transmission en cas de décès avant la liquidation de vos droits (abattement jusqu’à 152500€ avant 70ans).
La gestion pilotée à horizon est la norme, elle facilite une sécurisation progressive de l’épargne. Les frais sont généralement plus élevés, mais le cadre rassurant est plus adapté aux profils privilégiant la sécurité.
En contrepartie, le PER assurantiel présente des frais élevés :
- Frais d’adhésion (généralement de 10 à 80 €),
- Frais sur versement (entre 0 % et 5 % des sommes déposées),
- Frais de gestion annuels (souvent de 0,5 % à 1,5 % du capital),
- Frais d’arbitrage (jusqu’à 1 % lors d’un changement de support), parfois frais de gestion sur la rente versée ou sur les transferts.
- L’épargne est également bloquée jusqu’à la retraite, avec une fiscalité lourde à la sortie.
PER bancaire : avantages et inconvénients
Le PER bancaire (ou « compte-titres ») séduit par sa souplesse de gestion, ses frais plus faibles et transparents. Il permet de gérer soi-même son épargne via des supports financiers diversifiés : actions, obligations, ETF…
Toutefois, il expose davantage l’épargne aux aléas des marchés. Il s’adresse aux investisseurs avertis recherchant autonomie de gestion et variété d’actifs.
PER assurantiel ou PER bancaire : que choisir ?
Le choix dépend essentiellement de votre rapport au risque comme de vos objectifs en matière de transmission du patrimoine.
Le PER assurantiel rassure par sa sécurité et ses avantages successoraux grâce à la fiscalité spécifique. En revanche, le PER bancaire séduit par ses frais faibles et sa liberté de gestion, convenant aux investisseurs avertis.
Critère | PER assurantiel | PER bancaire |
Garantie du capital | ● Fonds en euros garantis (capital sécurisé). | ● Non, entièrement exposé aux marchés. |
Supports | ● Fonds euros + unités de compte (OPCVM, SCPI…) | ● Actions, obligations, OPCVM, ETF… |
Frais | ● Plus élevés : gestion, arbitrage, versement… | ● Plus faibles et transparents. |
Transmission | ● Avantage fiscal en cas de décès avant la liquidation des droits (abattement 152 500 € avant 70 ans = régime assurance vie | ● Régime successoral classique. |
Gestion | ● Gestion pilotée à horizon (par défaut), ou libre. | ● Gestion libre ou sous mandat. |
Profil | ● Epargnant prudent ou recherchant la simplicité. | ● Investisseur actif, habitué des marchés. |
Quelles conditions pour ouvrir un PER après la retraite ?
Ouvrir un PER est possible à tout âge. Il n’existe aucune restriction liée à la situation professionnelle du titulaire : un retraité peut souscrire librement à un plan épargne retraite individuel.
Âge limite et restrictions légales
La loi n’impose aucune condition relative à l’âge ni à la situation professionnelle du titulaire. Toute personne majeure et juridiquement capable est autorisée à souscrire un PER.
La majorité des établissements n’exigent pas de plafond d’âge, même si une exception fixée à 70 ou 75 ans peut exister selon les contrats ou gestionnaires.
Démarches et documents nécessaires
Pour ouvrir un PER, il suffit de contacter un établissement proposant le produit (banque, assureur, mutuelle, conseiller en gestion de patrimoine).
Préparez votre pièce d’identité, un justificatif de domicile, ainsi qu’un relevé d’identité bancaire (RIB) pour le versement ou la sortie des fonds.
Comment alimenter et gérer son PER une fois à la retraite ?
Les versements volontaires sur le PER restent possibles après la retraite, tant que le plan n’est pas liquidé. Vous pouvez continuer à épargner à votre rythme, sans contrainte de montant ni régularité.
La gestion peut s’effectuer en pilotage évolutif ou libre, avec accès à des fonds en euros ou des supports financiers diversifiés selon le contrat. Pour tout versement après la retraite, le plafond de déduction fiscale est limité à 10% du PASS de l’année précédente (4637€ pour 2025).
Comment débloquer un PER à la retraite ?
Le déblocage du PER intervient en principe au moment de la retraite, sauf cas particuliers de déblocage anticipé (invalidité du titulaire, décès du conjoint, surendettement, achat d’une résidence principale, etc.).
Les types de sorties
Le PER offre une grande souplesse. Le titulaire peut choisir librement la façon de récupérer son épargne selon sa situation ou ses projets.
- La rente viagère : revenu mensuel garanti à vie. Elle protège contre le risque d’épuisement du capital. La rente peut être réversible au profit d’un conjoint par exemple.
- La sortie en capital : perception de tout ou partie de l’épargne en un seul versement, ou de manière fractionnée.
- La sortie mixte : combinaison des deux solutions. Une partie de l’épargne est versée en capital, l’autre en rente, pour allier flexibilité et sécurité.
Les démarches pour débloquer son PER
Pour débloquer un PER, adressez une demande écrite à l’organisme gestionnaire du plan (assureur ou établissement bancaire), en précisant le motif du déblocage (départ à la retraite ou cas anticipé).
Votre demande doit être accompagnée de pièces justificatives : carte d’identité, passeport ou titre de séjour, relevé d’identité bancaire (RIB), et selon la situation, un justificatif du motif (certificat médical d’invalidité, acte de décès, décision de liquidation judiciaire, attestation Pôle emploi, compromis de vente pour une résidence principale, etc.). Le déblocage peut être total ou partiel, selon l’option choisie. Les fonds seront versés sur le compte bancaire indiqué.
La procédure peut se faire par courrier recommandé, en ligne selon les organismes, ou sur rendez-vous en agence.
Il n’y a aucun âge maximal pour demander le déblocage. Le titulaire du PER peut décider de ne pas liquider immédiatement son PER une fois à la retraite pour conserver tout ou partie de son épargne accumulée sur son plan.
Les avantages fiscaux et patrimoniaux d’un PER à la retraite
Si le PER est en premier lieu destiné à la constitution d’un capital-retraite, il présente également des avantages pour la préparation de sa succession. Il permet de réfléchir en amont au meilleur moyen de préserver la sécurité financière de ses proches en cas de décès (conjoint, enfants, ou toute autre personne désignée comme bénéficiaire).
Déductions fiscales et fiscalité des versements
Le titulaire du PER peut conserver tout ou partie de son épargne accumulée sur son PER, même s’il est retraité.
Le retraité imposable bénéficie, dans ce cas, de l’avantage fiscal proposé par le PER : la déduction des versements sur le PER de son revenu global dans le cadre du plafond de déduction de l’épargne retraite.
L’économie d’impôt est calculée en fonction de la tranche marginale d’imposition du retraité (tranche la plus élevée du barème de l’impôt sur le revenu qui s’applique à ses revenus). S’il est imposable à 30 %, il bénéficie ainsi d’une réduction d’impôt sur le revenu correspondant à 30 % des versements effectués sur son PER, dans la limite du plafond de déduction.
Le décès du titulaire clôture lePER. Les sommes acquises sont transmises, sous forme de capital ou de rente, aux bénéficiaires désignés au contrat ou à défaut en application de la clause type.
Bon à savoir : Désignation des bénéficiaires
Le titulaire d’un PER peut désigner librement un ou plusieurs bénéficiaires de son choix pour la transmission de son épargne en cas de décès. Sont exclus : les membres du corps médical ayant soigné l’assuré, les mandataires judiciaires ou les animaux. La clause bénéficiaire est modifiable à tout moment tant que le PER n’a pas encore été liquidé. |
Transmission et succession : fiscalité en cas de décès
En cas de décès du titulaire du PER, la fiscalité applicable dépend de l’âge du titulaire au moment de son décès.
Décès avant 70 ans
Dans ce cas, les bénéficiaires profitent d’un abattement de 152500€ par bénéficiaire sur les sommes transmises. Au-delà, la part excédentaire est imposée à 20% jusqu’à 700000€, puis à 31,25% pour la fraction supérieure. Ces taux s’appliquent sur la part reçue par chaque bénéficiaire qui dépasse l’abattement.
Les rentes viagères peuvent être exonérées de ce prélèvement sous réserve que les primes ont été versées régulièrement durant les 15 ans précédant le décès.
Décès après l’âge de 70 ans
Les sommes transmises aux bénéficiaires sont soumises aux droits de succession, calculés en fonction du lien de parenté avec le défunt. Un abattement global de 30500€ tous contrats confondus.
Il est partagé entre tous les bénéficiaires et tous les contrats ouverts par le même assuré. Au-delà de ces 30500€, le montant restant est soumis aux droits de succession classiques, selon le degré de parenté.
Bon à savoir : Conjoint ou partenaire de Pacs, quelle fiscalité ?
Si le conjoint ou partenaire de Pacs compte parmi les bénéficiaires du titulaire du PER, le conjoint ou partenaire de Pacs perçoit le capital du PER sans droits de succession, peu importe le montant épargné et l’âge au moment du décès. Dans certaines conditions, frères et sœurs peuvent également être exonérés de droits de succession. |
Le PER, un outil pour préparer sa retraite et protéger ses proches
Le Plan Épargne Retraite (PER) s’impose comme un outil incontournable pour les retraités soucieux d’assurer leur avenir et de protéger leurs proches. Accessible à toute personne majeure, il permet non seulement de compléter ses revenus à la retraite avec souplesse, mais aussi d’optimiser sa fiscalité grâce à la déduction des versements. Le PER facilite la transmission du patrimoine dans un cadre fiscal avantageux, il offre la possibilité de choisir entre une sortie en capital, en rente viagère ou une solution mixte, selon les besoins.